La médiation familiale est bien plus qu’un processus de négociation entre parents en conflit. Elle repose entre autres sur une alliance bien établie entre la médiatrice et les parents, constituant un élément clé pour parvenir à des accords. L’alliance thérapeutique peut être définie comme une relation de confiance et de collaboration entre les parties, permettant de créer un espace sécurisant pour aborder les sujets délicats avec respect et ouverture. Dans cet article, nous explorons l’importance de cette alliance thérapeutique et son rôle dans le succès de la médiation familiale.
Qu’est-ce que l’alliance thérapeutique ?
L’alliance thérapeutique désigne la relation de collaboration et de confiance qui s’établit entre le professionnel et les parents lors de la médiation. Ce lien de confiance permet aux parents de se sentir entendus, compris et soutenus dans leurs démarches, même au cœur de situations conflictuelles.
Une médiatrice issue du domaine psychosocial est particulièrement bien placée pour construire cette alliance, grâce à sa formation en intervention psychosociale (relation d’aide). Son approche permet de prendre en compte non seulement les aspects juridiques, mais également les enjeux émotionnels, psychologiques et sociaux, souvent sous-jacents aux conflits parentaux. Rappelons ici qu’il est possible de développer un lien de confiance avec les clients, tout en maintenant une neutralité et une impartialité dans les services rendus.
Le rôle de la médiatrice dans l’établissement de l’alliance thérapeutique
Le rôle de la médiatrice familiale est de faciliter les échanges entre les parents et de guider le processus de négociation. Mais pour y parvenir, elle doit d’abord instaurer un climat de confiance. Cela implique plusieurs éléments :
- Neutralité et impartialité : La médiatrice doit être perçue comme une tierce partie neutre, sans prendre le parti de l’un ou l’autre parent. Cette neutralité permet aux parents de s’exprimer librement, sans crainte de jugement ou de favoritisme.
- Écoute active et empathie : La capacité d’écouter activement et de comprendre les émotions des parents est cruciale pour établir une relation de confiance. L’empathie permet à la médiatrice de reconnaître les souffrances des deux parties et de créer un espace où chaque parent se sent respecté et valorisé.
- Création d’un cadre sécurisant : Un autre aspect essentiel de l’alliance thérapeutique est la mise en place d’un environnement où les parents se sentent en sécurité pour aborder des sujets parfois douloureux. La médiatrice offre un cadre bienveillant, où le dialogue peut s’instaurer dans le respect mutuel, même en cas de désaccords profonds.
Les bénéfices de l’alliance thérapeutique pour les parents
L’alliance permet aux parents d’aborder la médiation dans un état d’esprit plus ouvert et collaboratif. Voici quelques-uns des principaux avantages que les parents peuvent en tirer :
- Réduction des tensions : Lorsque la relation entre la médiatrice et les parents est solide, les tensions ont tendance à diminuer. Les parents peuvent mieux exprimer leurs frustrations et leurs inquiétudes sans escalade des conflits, ce qui ouvre la voie à des solutions plus constructives.
- Encouragement à la collaboration : Une médiatrice qui a su instaurer une alliance thérapeutique forte encouragera les parents à travailler ensemble plutôt qu’à se positionner en adversaires. Cette collaboration est essentielle pour parvenir à des accords durables, notamment concernant la coparentalité et le bien-être des enfants.
- Préservation du bien-être des enfants : L’un des objectifs majeurs de la médiation est de protéger les enfants des conflits parentaux. Grâce au climat de confiance, la médiatrice peut aider les parents à se recentrer sur l’intérêt de leurs enfants, en mettant de côté les rancunes personnelles pour construire des accords axés sur le bien-être de la famille.
- Développement de compétences relationnelles : En travaillant avec la médiatrice, les parents acquièrent des compétences en communication et en gestion des conflits qu’ils pourront utiliser au-delà du processus de médiation. Ces compétences sont particulièrement utiles pour maintenir une coparentalité harmonieuse après la séparation.
En créant un climat de confiance et en encourageant une communication respectueuse, la relation professionnelle de confiance permet de réduire les tensions, de favoriser la collaboration, et surtout, de protéger les enfants des effets des conflits parentaux. En choisissant un médiateur du domaine psychosocial, tel qu’un psychologue ou un travailleur social, les parents bénéficient d’un accompagnement humain et empathique, permettant de construire une coparentalité fonctionnelle au bénéfice de tous, et en particulier des enfants.
Au plaisir d’échanger avec vous!
Chloé Massicotte-Laforge, travailleuse sociale et médiatrice familiale