Vous n’avez pas à être amis pour être de bons coparents

« Vous n’avez pas nécessairement à être ami avec votre co-parent. »

C’est ce que je dis en rencontre de médiation à mes clients. 

Est-ce que cela vous surprend?

Cette phrase est par contre toujours suivie de

 « mais vous vous devez de trouver une façon de travailler ensemble comme parents dans l’intérêt de vos enfants ».

 

Après une séparation, il peut être difficile d’imaginer entretenir une relation amicale avec l’autre parent, et la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas nécessaire. Ce qui importe avant tout, c’est de pouvoir collaborer pour offrir à votre enfant un environnement stable et aimant.

 

Être coparents efficaces ne signifie pas nécessairement être amis, mais implique de mettre de côté les conflits personnels pour travailler ensemble dans l’intérêt de l’enfant.

 

Cet article explore des stratégies concrètes pour développer une relation de coparentalité fonctionnelle et respectueuse, sans obligation de proximité personnelle.

 

Séparer la relation parentale de la relation personnelle

Après une rupture, les émotions peuvent être vives. La clé d’une coparentalité réussie est de faire la distinction entre la relation de couple passée et la nouvelle relation parentale. Il est normal d’avoir des sentiments complexes envers l’autre parent, mais il est essentiel de les mettre de côté lorsque vous communiquez au sujet de votre enfant. Cette séparation vous permet de rester concentré sur ce qui compte vraiment : le bien-être de votre enfant.

 

Établir une communication respectueuse et professionnelle

Traiter l’autre parent avec le respect et la courtoisie que l’on réserve à un collègue ou à un partenaire professionnel peut grandement faciliter la coparentalité. Voici quelques conseils pour une communication efficace :

  • Restez neutre et direct : Utilisez un ton neutre et adressez-vous à l’autre parent avec courtoisie, même en cas de désaccord.  Saluez-le de son prénom!
  • Préparez vos discussions : Avant une rencontre ou un échange, dressez une liste de sujets à aborder et essayez de rester concentré sur ces points pour éviter de dévier vers des conflits personnels.

Limitez les échanges à l’essentiel

Si la relation est tendue, concentrez-vous sur les aspects pratiques et informatifs qui concernent l’enfant. Vous pouvez utiliser des messages texte ou des courriels pour formaliser les échanges et limiter les interactions directes.

 

Établir des règles claires pour une relation fonctionnelle

Une coparentalité réussie repose sur des règles partagées.  Il peut être plus facile d’établir ces règles en présence d’une personne neutre, comme une médiatrice familiale.  Elle vous aidera à définir ensemble des lignes directrices pour un ensemble de sujets, dont la fréquence et le mode de communication avec l’autre parent, le partage des responsabilités et le calendrier du temps parental. 

 

Se concentrer sur les besoins de l’enfant

L’enfant doit être au cœur de chaque décision et échange entre coparents. Garder l’intérêt de l’enfant comme priorité aide à désamorcer les conflits et à trouver des compromis. Pour cela :

  • Posez-vous la question : « Est-ce ce qui est le mieux pour notre enfant? » avant de prendre une décision ou d’exprimer une critique.
  • Gardez les discussions centrées sur l’enfant : Par exemple, lorsqu’il s’agit de l’organisation des vacances, concentrez-vous sur ce qui rendrait l’enfant heureux et à l’aise.

Respectez l’espace et le temps de l’enfant avec l’autre parent 

Encouragez l’enfant à profiter de son temps avec chaque parent sans culpabilité. En mettant de côté vos ressentiments personnels, vous lui montrez que vous soutenez sa relation avec l’autre parent.

 

Pratiquer l’écoute active pour mieux comprendre l’autre parent

Il peut être tentant de sauter aux conclusions lorsque l’on connaît bien l’autre parent, mais l’écoute active est une compétence précieuse pour éviter les malentendus et renforcer une collaboration saine.

  • Écoutez sans interrompre : Donnez à l’autre parent l’opportunité de s’exprimer pleinement avant de répondre.
  • Reformulez pour clarifier : Répétez ce que vous avez compris pour éviter les malentendus. Cela montre que vous êtes prêt à écouter, même si vous n’êtes pas d’accord.
  • Exprimez vos propres préoccupations de manière constructive : En utilisant des phrases commençant par « je » (par exemple, « Je me sens préoccupé par… »), vous minimisez les accusations et encouragez une meilleure communication.

Accepter l’aide d’un médiateur familial si nécessaire

Parfois, les tensions sont telles qu’une communication constructive semble impossible. Dans ces cas, faire appel à un médiateur familial du domaine psychosocial peut être une solution bénéfique. La médiation permet de trouver des solutions qui respectent l’intérêt de l’enfant tout en facilitant une collaboration durable entre les coparents.

 

En bref, la coparentalité n’exige pas une relation d’amitié, mais elle requiert un engagement des deux parents à travailler ensemble pour le bien de l’enfant. En adoptant une communication respectueuse, en établissant des règles claires et en se concentrant sur les besoins de l’enfant, il est possible de maintenir une relation de coparentalité fonctionnelle et constructive. Chaque effort pour collaborer démontre à l’enfant qu’il peut compter sur ses parents, même dans la séparation. Ensemble, et même sans amitié, les parents peuvent offrir à leur enfant un modèle de coopération, essentiel pour son développement et son bien-être.

N’hésitez pas à contacter Chloé Massicotte-Laforge, travailleuse sociale et médiatrice familiale pour discuter de votre situation.

Retour en haut