Une alliance au service des familles : l’intersection entre le juridique et le coaching coparental en contexte de séparation conflictuelle

 

La collaboration entre l’avocat.e en droit familial et le coach coparental présente une alliance intéressante pour accompagner les parents en conflit durant et après la période de séparation.

La séparation conjugale, surtout lorsqu’elle est marquée par niveau de conflit qui persiste en période post-séparation, entraîne de nombreux défis pour les familles : tensions émotionnelles, communication rompue, difficultés à prendre des décisions partagées, et bien sûr, des répercussions importantes sur les enfants. Face à cette réalité, une approche multiprofessionnelle s’avère être une stratégie répondant aux multiples nuances présentées par les parents séparés en conflit. 

 

Cette alliance entre l’avocat.e et la coach coparental repose sur une vision commune : celle d’une justice plus humaine, plus efficace et centrée sur l’enfant. Dans un contexte où les jugements ne suffisent pas toujours à régler les tensions parentales, il devient essentiel d’unir les compétences juridiques et psychosociales pour offrir aux familles un accompagnement personnalisé à leurs réalités.

Maman qui joue avec trois enfants

Deux expertises, un objectif commun : le bien-être de l'enfant

L’avocat.e intervient pour assurer la protection des droits de son client et la mise en place d’ententes juridiques solides. Le coach coparental, pour sa part, accompagne les parents dans la communication et la (re)construction d’une relation coparentale fonctionnelle. Ensemble, ces deux professionnel.le.s travaillent à créer un climat propice à des ententes personnalisées, dans le respect de l’intérêt de l’enfant.


Le coach coparental agit comme un facilitateur de lien parental. Il aide les parents à se recentrer sur leurs responsabilités communes, en mettant de l’avant les besoins de l’enfant plutôt que les griefs du passé conjugal. Ce rôle est particulièrement important dans les situations où les émotions fortes, les blessures non résolues et les enjeux de pouvoir nuisent à la mise en œuvre de l’autorité parentale conjointe. Le coach coparental offre alors un espace structuré pour que les parents puissent apprendre à mieux interagir, malgré leurs différends.

Un contexte légal favorable à la collaboration

Depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code de procédure civile du Québec (2016), la justice familiale s’est engagée dans un virage vers la participation, la responsabilisation et les modes alternatifs de résolution des conflits. Le coaching coparental y trouve toute sa place en tant que mode alternatif de résolution des différends.

 

Cette réalité est d’ailleurs de plus en plus reconnue dans les décisions judiciaires. L’analyse des jurisprudences montre une hausse marquée des références au coaching coparental dans les causes impliquant des parents séparés. Entre 1990 et 2015, on dénombrait 580 décisions faisant référence à ce service, alors que de 2016 à 2024, plus de 1 100 décisions y faisaient mention. Ce chiffre témoigne d’une volonté accrue de la magistrature de soutenir les familles au-delà du cadre judiciaire traditionnel.

 

Une décision rendue récemment par la Cour supérieure illustre cette reconnaissance : « Les parents ont fait preuve de bonne foi en recourant à un coach parental afin de mieux communiquer et de préserver une certaine stabilité pour l’enfant. » Ce type de déclaration montre que les tribunaux voient dans le coaching un outil concret pour désamorcer les tensions et favoriser des comportements parentaux plus collaboratifs.

Une démarche centrée sur l'enfant et le dialogue parental

Le coaching coparental permet de remettre l’enfant au centre des décisions parentales. Dans les conflits de séparation, il est fréquent que la souffrance des adultes prenne le pas sur les besoins réels de l’enfant. Le coach vient alors ramener l’attention sur ce qui importe : stabilité, prévisibilité, continuité du lien avec les deux parents.

 

Plutôt que de tenter de « changer l’autre parent » ou de gagner une cause, les parents sont invités à travailler sur leur propre posture coparentale, à clarifier leurs attentes, à mieux gérer leurs émotions, et à s’engager dans une communication plus fonctionnelle.

Ce type de travail vient soutenir très concrètement le processus juridique, car il :

  • Réduit l’escalade du conflit;
  • Favorise des ententes plus durables;
  • Diminue les risques de retour devant le tribunal;
  • Allège la charge émotionnelle des clients, ce qui favorise leur collaboration avec leur avocat.e;
  • Renforce leur capacité à prendre des décisions cohérentes avec les ententes juridiques.

Comment le coach peut soutenir le travail de l'avocat?

Voici quelques façons concrètes dont la collaboration entre avocat et coach coparental bénéficie à toutes les parties :

  • Clarifier les enjeux relationnels : en travaillant avec les parents sur la responsabilité parentale, le coach permet à l’avocat de se concentrer sur les aspects juridiques;
  • Améliorer la communication entre les parties : ce qui facilite les négociations et les ententes;
  • Préparer les parents aux rencontres de médiation ou aux audiences : en aidant les parents à se centrer sur les besoins de l’enfant;
  • Favoriser l’application concrète des ententes juridiques : les parents ayant reçu du soutien sont plus enclins à coopérer;
  • Accompagner en complément du droit collaboratif : dans les dossiers complexes où une équipe multidisciplinaire est mise en place;
  • Apaiser les relations : ce qui évite que l’avocat doive gérer seul les tensions qui dépassent le champ strictement juridique.

Une approche gagnante pour tous

La collaboration entre avocats et coachs coparentaux n’est pas un luxe, mais une stratégie efficace pour réduire l’hostilité, protéger les enfants et soutenir les parents dans la transition vers une nouvelle forme de parentalité. Elle permet aussi d’éviter les retours en cour, de désengorger le système judiciaire et de favoriser une justice plus humaine.

 

Les professionnel.le.s du droit reconnaissent de plus en plus que le judiciaire ne peut, seul, régler les tensions psychologiques, émotionnelles et relationnelles qui sous-tendent les conflits familiaux. En travaillant ensemble, avocat.e et coach coparental permettent de répondre plus pleinement aux besoins multiples des familles séparées, dans une logique de complémentarité, de collaboration et de responsabilisation parentale.

 

Des témoignages de parents ayant bénéficié de cette approche rapportent souvent une meilleure stabilité familiale, une réduction du stress et une plus grande capacité à prendre des décisions ensemble. Du côté des avocat.e.s, plusieurs mentionnent un allègement de la charge émotionnelle à gérer, et une plus grande fluidité dans la gestion du dossier.

Bâtir des ponts en équipe

Dans une époque où l’on cherche à rendre la justice plus accessible, plus efficace et plus centrée sur l’humain, la collaboration entre avocat.e.s et coachs coparentaux incarne une voie d’avenir. Elle permet d’offrir aux parents séparés un accompagnement global, adapté à la complexité de leur situation, et surtout, de remettre l’enfant au centre des décisions.

 

L’avenir du droit de la famille repose sans doute sur cette capacité à conjuguer rigueur juridique et accompagnement relationnel. Pour cela, il est essentiel de mieux faire connaître le rôle du coach coparental auprès des professionnel.le.s du droit, de favoriser leur intégration dans les pratiques collaboratives, et d’encourager la formation interdisciplinaire.

 

Parce qu’à la fin, derrière chaque différend juridique, il y a un enfant qui a besoin que les adultes trouvent un chemin. Ensemble, nous pouvons créer ce chemin.

Faisons équipe, pour mieux accompagner les familles!

Que vous soyez avocat.e en droit de la famille ou un parent confronté à des enjeux de séparation, l’espace Nuances offre un espace d’écoute, de réflexion et d’action à travers des services spécialisés pour parents séparés. 


Notre approche s’appuie sur la collaboration et le respect des besoins de chaque membre de la famille — surtout ceux des enfants.

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